Les comportements alimentaires sont un sujet de santé publique. En fait, un sujet assez grave pour qu’il soit fait appel de manière très pressante à la responsabilité de tous. Dans les pays dits développés, c’est le déséquilibre alimentaire qui est en cause. Et c’est l’obésité qui est le marqueur de ce déséquilibre. On sait que le problème reste préoccupant : des comportements alimentaires inappropriés et déséquilibrés, accompagnés d’une sédentarisation des personnes, enfants comme adultes, ont des effets négatifs surtout sur les plus vulnérables, faute de moyens pour eux de trouver l’équilibre dont ils ont besoin (alimentation équilibrée et comportements adaptés). Ce constat n’est pas nouveau. Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) avec les professionnels s’est saisi de la question de la communication publicitaire dans ce domaine, en publiant en 2009 une première charte dite « charte alimentaire » renouvelée en 2014 et renforcée en 2020 avec la charte visant à promouvoir une alimentation et des comportements favorables à la santé dans les programmes audiovisuels et les publicités (2020-2024). En application de ce dernier texte, les annonceurs et/ou l’Union des marques se sont engagés à proposer au Conseil Paritaire de la Publicité (CPP) d’actualiser la recommandation « Comportements alimentaires » de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) adoptée en septembre 2009 et déjà révisée en 2014.
Cette recommandation dont la révision est en cause, s’appuie sur le Programme National Nutrition et Santé. Les bilans annuels d’évaluation de l’application de ses règles montrent qu’elle est plutôt bien respectée (on voudrait qu’elle le soit complétement). A ce sujet, le CPP comme l’ARPP rappellent qu’ils n’ont pas compétence pour se prononcer sur la composition des produits et que les bons comportements ont vocation à être appliqués à tous les produits quel que soit leur nature. Cette recommandation de l’ARPP s’applique d’ailleurs pour tous produits et tous secteurs d’activité et pas seulement pour le domaine alimentaire.
La recommandation met en exergue certains points sur lesquels la nouvelle « Charte alimentaire » du CSA a demandé d’insister particulièrement comme le jeune public, l’activité physique ou encore les territoires ultra-marins. Ce nouvel avis du CPP a traité du sujet sur lequel il lui était demandé d’auditionner les pouvoirs publics – ce qu’il a fait – à savoir l’utilisation de personnages imaginaires et de la présence d’ambassadeurs particulièrement populaires auprès des enfants dans les créations publicitaires, en préconisant, notamment, de compléter la règle qui cite les personnages imaginaires afin de viser expressément les ambassadeurs, les influenceurs, les personnages populaires, célèbres ou ordinaires qu’ils soient imaginaires ou pas et en rendant explicitement applicables toutes les règles relatives aux bons comportements, contenues dans la Recommandation, aux personnages imaginaires.
Il incite, en outre, les annonceurs, dans le cadre d’une démarche volontaire, à promouvoir de manière plus proactive dans leurs communications, par tout moyen et lorsque la situation le permet, la pratique d’un activité physique quotidienne, quelle qu’en soit la nature de façon à ne pas en réserver la représentation à un sport reconnu.
De plus, le CPP rappelle que son champ d’action ne concerne que la communication commerciale sur les produits alimentaires et que la sécurité alimentaire appartient à l’Etat. Quant à l’éducation aux bons comportements alimentaires, elle n’est pas l’apanage de la publicité mais concerne aussi l’action familiale et scolaire.
Paris, le 8 mars 2021.