Nouvel avis du CPP : Sexualisation précoce des enfants dans la publicité

Tribunes du CPP

Nouvel avis du CPP : Sexualisation précoce des enfants dans la publicité

Il y a, en publicité, comme dans les autres domaines, des sujets délicats, sensibles et à hauts risques. La sexualisation précoce des enfants dans la publicité fait partie de ces sujets et ce n’est pas anormal tant la question est délicate et importante pour une société. L’enfant doit être protégé dans une société démocratique qui revendique un humanisme certain …

Suite au rapport parlementaire de Chantal Jouanno et à quelques constations éditoriales dans les médias, ou de quelques exemples étrangers, généralement anglo-saxons, il a semblé bon au Conseil Paritaire de la Publicité de constituer un groupe de travail sur la sexualisation précoce des enfants dans la publicité. Ce n’était pas un luxe ou un acte pour se donner bonne conscience ; c’était une enquête pour être certain que la situation, dans ce domaine, restait acceptable !

Le groupe de travail a examiné l’état du dossier avec circonspection en prenant le temps d’analyser les textes applicables et, les publicités et, il a constaté qu’aucun abus dans ce domaine n’avait été relevé dans la publicité en France. Cela ne signifie pas que tout va bien et qu’il ne soit pas nécessaire d’être vigilant. En fait, cela signifie que les règles existent et qu’elles sont bien appliquées. D’ailleurs, le Jury de déontologie publicitaire n’a pas de plaintes de ce côté.

Il nous faut rester vigilants car nous sommes là pour maintenir ce haut niveau d’exigence dans ce domaine de la sexualisation précoce des enfants dans la publicité. Il ne faut pas sombrer dans la routine, dans l’habitude, dans l’inattention … Plus les résultats sont bons et plus le danger de chuter existe …

C’est pour cela que nous avons quand même décidé de produire un avis avec le constat que les règles existent et sont suffisantes, mais avec une demande spécifique quant à la formation des jeunes professionnels qui, demain, devront, à leur tour, garder vivante et concrète cette exigence de protéger les enfants…

Qu’il me soit permis de préciser un dernier élément dans ce dossier. Nous sommes très souvent victimes d’impressions plus que d’éléments factuels. En effet, quand j’interroge autour de moi sur ce sujet de la sexualisation précoce des enfants dans la publicité, le sentiment est très négatif. Quand je demande des exemples concrets, ils datent tous de plus de vingt ans ! Attention donc, pour rester efficaces et constructifs, de ne pas confondre publicité et rédactionnel – ce n’est pas péjoratif pour les uns ou les autres, mais seulement à chacun son travail, sa liberté – et de ne pas garder une image ancienne en mémoire si mauvaise qu’elle ait pu être …

En attendant, ce champ d’observation restera ouvert et sous contrôle de l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité et de ses trois piliers, le Conseil de l’éthique publicitaire, le Jury de déontologie publicitaire et le Conseil Paritaire de la Publicité.

Pour consulter et télécharger l’Avis “Sexualisation précoce des enfants dans la publicité”, cliquez ici.

Michel Bonnet
Président du CPP
Expert auprès de Familles de France, enseignant vacataire de l’Université de Bourgogne

Paris, le 16 avril 2013