Avis du CPP Sexualisation précoce des enfants dans la publicité

I – Contexte général de l’Avis

Rappel des préoccupations

La sexualisation précoce des enfants renvoie à la sexualisation de leurs expressions, postures ou codes vestimentaires, jugées trop précoces. C’est le caractère « inapproprié » des expressions, postures ou codes vestimentaires mis en scène dans des photographies relevant, le plus souvent, non de la publicité mais du contenu rédactionnel qui a généré un malaise social et ouvert le débat.

Ce sujet a fait l’objet d’une analyse particulière dans le rapport de la sénatrice Chantal Jouanno, remis le 5 mars 2012 au ministère des solidarités pour lequel l’ARPP a été auditionnée.

Mise en place d’un groupe de travail du CPP sur le sujet

Suite au rapport parlementaire de Chantal Jouanno et à quelques constations éditoriales dans les médias, le Conseil Paritaire de la Publicité a souhaité constituer un groupe de travail sur le sujet.
Dans ce contexte, le groupe de travail a examiné l’état du dossier avec analyse de publicités, auditions de spécialistes et réflexions sur à la fois les contenus mettant des enfants en action dans les publicités et l’impact potentiels d’autres contenus sur les enfants spectateurs des publicités.

II – Constats du groupe de travail

Le Groupe de travail a pu constater qu’il existe un corpus complet de règles précises (souligné par le rapport parlementaire de Chantal Jouanno) applicables et appliquées en la matière.

Aucun problème dans les publicités diffusées en France liées à cette thématique, n’a, à ce jour, été identifié grâce à l’existence de ce corpus de règles ; seules des photographies ne relevant pas de la publicité mais du contenu éditorial \rédactionnel ont été concernées.

Les règles déontologiques existantes sont suffisantes pour éviter toute dérive et tentative de dérive tant par le travail de l’ARPP (dans ses conseils avant diffusion, son bilan annuel, depuis 2003, d’application de la Recommandation Image de la personne humaine ou encore ses interventions après diffusion dans le cadre d’auto saisines) que par le travail du Jury de Déontologie publicitaire qui statue sur toute plainte relative à un manquement à une règle déontologique (en l’espèce, Code ICC, Recommandation Image de la Personne Humaine, Recommandation Enfants et, Recommandation Communication publicitaire digitale) à la demande de toute personne intéressée, personne physique ou morale.

III- Position dégagée par le Conseil Paritaire de la Publicité

Le sujet de la sexualisation précoce des enfants dans la publicité est couvert par un corpus complet de règles précises mises en application.

Le CPP souhaite, toutefois, mettre en garde, à titre préventif, les professionnels sur l’utilisation des enfants qui seraient présentés dans des postures d’adultes dans les publicités afin d’éviter une dérive vers la représentation d’enfants sexualisés / hypersexualisés.

Même si la sexualisation précoce des enfants n’a pas, à ce jour, été représentée en publicité en France, les membres du CPP rappellent la vigilance nécessaire qu’il convient d’avoir sur ce sujet.

Au vu de l’importance du sujet, le CPP décide de rester en veille en réalisant régulièrement un point de situation.

Le CPP demande, en outre, qu’une action pédagogique soit réalisée auprès des jeunes « communicants » en formation ; A ce titre, il pourrait être envisagé, avec l’ARPP, la préparation d’un dossier pédagogique vers cette cible spécifique dans l’année qui vient.

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Avis Sexualisation précoce des enfants dans la publicité