Que de chemin parcouru depuis ce jour de septembre 2008 où professionnels et représentants des parties prenantes se sont retrouvés pour la première fois au Conseil Economique et Social, au sein du Conseil Paritaire de la Publicité qui venait d’être créé !
Laissez moi partager avec vous les impressions que je retire de cette encore jeune expérience : cela marche et ce n’est pas surprenant.
Cela marche. Nous sommes en route sur un chemin qui sera long mais nous avons fermement décidé d’y aller ensemble, en tous cas, le plus loin possible. Le CPP a d’ores et déjà élaboré et adopté par consensus, deux avis sensibles : l’un très stratégique, celui sur l’éco-responsabilité en publicité ; l’autre non moins opportun à la veille de l’ouverture à la concurrence des jeux sur internet, celui concernant les jeux et paris sur internet. Nous veillerons ensemble à ce que ces avis soient pris en compte.
Ce consensus n’est pas un consensus mou. Les débats dans nos groupes de travail dédiés, puis en réunion plénière, sont argumentés et animés mais, au bout du compte, les membres des deux collèges – professionnels et associations – se retrouvent autour d’une voie qui n’a rien de moyenne mais se veut au contraire ambitieuse, pertinente, réaliste, pédagogique aussi. Car il est bien vrai que le monde ne se divise pas entre méchants professionnels et bonnes parties prenantes, ni l’inverse bien sûr. Et si divergence il devait y avoir (il y en aura probablement), celle-ci serait le fait d’une instance ouverte, vivante où les choses sont dites dans le cadre d’un débat franc, honnête et transparent, avec pour arbitre le jugement du public sur la qualité de nos règles et leur efficacité.
Nous sommes tous engagés, chacun avec nos contraintes et nos objectifs dans un processus d’émission, d’évaluation et de réception de la communication dont il est tout aussi essentiel pour les entreprises que pour les consommateurs-citoyens d’assurer la fluidité, l’efficacité, la transparence et, par-dessus tout, la sincérité et la cohérence avec les valeurs et les enjeux sociétaux les plus communément admis. Mais tout ceci est plus simple à décrire dans un Edito qu’à faire vivre dans la réalité de la vie économique, faite de millions de micro décisions prises par des chefs de produits, des créatifs d’agence ou des responsables des média.
Ma longue expérience du métier, acquise sur trois continents, m’a appris que nombre de conflits ou de frustrations proviennent de la méconnaissance des attentes des autres, de l’ignorance des règles et des procédures et que les cas de mauvaise foi sont plus rares qu’on ne croit. Certains diront que je suis optimiste sur la nature humaine, soit je l’accepte ! Je crois que nous gagnons à nous connaître, à nous parler, à échanger sur nos enjeux comme sur nos inquiétudes. La réforme du BVP, devenu ARPP, l’a voulu : que le CPP devienne donc et demeure ce lieu de convergence. Nous y gagnerons tous quelque chose.
Loïc Armand
Président de l’UDA
Vice-président du CPP