Avis adopté le 6 juin 2018
I. Contexte et constats
Conformément à sa mission, qui est d’exprimer les attentes des parties prenantes préalablement à l’élaboration ou à la mise à jour d’une règle déontologique, d’une Recommandation, le CPP a été saisi par le Conseil d’administration de l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP) pour produire un Avis sur la publicité des boissons rafraîchissantes sans alcool.
L’initiative de cette nouvelle Recommandation vient des professionnels soucieux de se fixer des règles déontologiques visant à encadrer la publicité de ces produits. Cette catégorie dite « Boissons Rafraîchissantes » comprend, notamment, les limonades, colas, tonics, boissons aux fruits plates ou pétillantes, boissons à base de thé (extraits ou infusions) et eaux aromatisées.
Le CPP, réunissant les associations de consommateurs, environnementales et sociétales avec les professionnels, a bien noté que de nombreuses entreprises de ce secteur se sont dotées de codes d’éthique qui leur sont propres, qu’il conviendrait d’harmoniser afin d’avoir des engagements communs, partagés et regroupés au sein d’une Recommandation de l’ARPP.
Les membres du CPP ont identifié que les chartes internes des marques concernées prévoyaient certains engagements ne relevant pas forcément du champ de compétence du CPP dans le cadre du présent Avis. En effet, comme cela a été rappelé dans le cadre des auditions des parties prenantes, le Conseil ne peut s’intéresser qu’au contenu des publicités et à leur acceptabilité et non aux types de produits et à la quantité des publicités diffusées pour les produits.
II. Position dégagée par le CPP
Sur la base des pistes de travail envisagées par les professionnels du secteur, les membres du CPP proposent, pour le contenu de la nouvelle Recommandation, les axes suivants, qui s’inscrivent dans le cadre d’une communication responsable et une démarche de qualité des publicités :
La prise en considération pour la rédaction de cette nouvelle Règle déontologique des Recommandations transversales de l’ARPP qui sont déjà applicables au secteur, notamment :
- La Recommandation Communication publicitaire digitale.
- La Recommandation Comportements alimentaires.
- La Recommandation Développement durable.
- La Recommandation Enfant.
- La Recommandation Image et respect de la personne.
De veiller à développer les thèmes suivants :
- Loyauté et véracité.
- Environnement et gaspillage.
- Identification de la publicité, particulièrement pour les réseaux sociaux et les influenceurs.
- Pas de consommation excessive.
- Pas de consommation devant un écran au sein du foyer.
- Promotion de l’activité physique.
- Protection des enfants.
- Pas de discrimination, ni de stéréotypes dégradants.
- Enjeux de lutte contre l’obésité et l’anorexie.
De prendre des engagements communs et partagés en rédigeant un texte structurant.
Le CPP reconnaît l’intérêt pédagogique de regrouper des règles, qui existent dans différentes Recommandations transversales de l’ARPP pour un secteur d’activités donné, mais il s’est interrogé pour l’avenir sur la nécessité de recourir à d’autres outils que la création de recommandations sectorielles afin de ne pas mettre à mal le travail de simplification et de codification réalisé il y a à peine un an.
Le CPP encourage, en outre, les professionnels à compléter cette future Recommandation par des engagements spécifiques, en tenant compte des enjeux sociétaux en matière de santé publique, ainsi que de la démarche et de l’implication sur les bons comportements de consommation, que la régulation professionnelle concertée a entrepris depuis 2003, en faisant évoluer les règles dans le souci de répondre au mieux aux préoccupations et aux attentes des consommateurs pour préserver une publicité toujours plus responsable.
Le CPP recommande, enfin, qu’une évaluation de l’application de cette règle nouvelle soit réalisée dans le cadre d’un bilan d’application de la nouvelle Recommandation. Elle permettra ainsi de vérifier sa bonne application voire la nécessité, le cas échéant, d’affiner les règles.
Avis adopté par :
Pour le collège « associations » : Patrick Belghit (CNAFAL) ; Michel Bonnet (Familles de France) ; Jacqueline Denis-Lempereur (Association Humanité et Biodiversité) ; Laurent Dessolle (Indecosa-CGT) ; Rita Fahd (FNE) ; Myrose Grand (Familles rurales) ; Julien Léonard (UNAF) ; Hervé Mondange (AFOC) ; Agnès Popelin (FNE) ; Anne-Sophie Quérité (ADEIC) ; Nicolas Revenu (CNAFC).
Pour le collège « professionnels » : Christophe Bordin, Laura Boulet et Nathalie Namade, membres représentant les annonceurs ; Gildas Bonnel, Marie-Pierre Bordet et Evelyn Soum, membres représentant les agences de communication et pour les représentants des médias : Hélène Chartier (Internet), Stéphane Dottelonde (Affichage), Eric Jourdan (Cinéma), Sabine Madeleine (Presse) et Virginie Mary (TV).
Avis publié le 25 février 2018.