Avis du CPP relatif à la Recommandation « Sécurité » de l’ARPP

Tribunes du CPP

C’est dans le cadre de la révision générale de ses recommandations, grande opération lancée par l’ARPP pour donner plus de clarté, de force et d’actualité aux règles déontologiques, que le CPP a ouvert un groupe de travail sur la Recommandation Sécurité.

Ce travail a été réalisé avec prudence car chacun comprend bien que ce sujet est délicat. Si trop de précautions peuvent parfois étouffer le travail, un petit relâchement, lui, pourrait avoir comme conséquence un drame dont personne ne veut, professionnels et représentants de société civile.

A la première lecture, il s’avère que la rédaction de cette recommandation ne correspond plus toujours aux réalités d’application et n’est pas assez claire et précise. Il y a donc un gros travail à mettre en œuvre pour améliorer cette règle essentielle, souvent consultée et appliquée.

De façon à avoir une vue la plus juste possible, le groupe de travail du CPP dédié à ces travaux a souhaité consulter une pédopsychiatre car la sécurité de l’enfant est sans aucun doute la préoccupation la plus sensible, nécessitant un engagement sans faille. Les questions posées sont simples. L’enfant est-il sensible à ce qu’il peut voir dans une publicité ? Une publicité peut-elle amener un enfant à se mettre en danger ? Comment déterminer ce qui peut ou ne peut pas être montré afin de garantir la sécurité de l’enfant ?

Si les questions étaient simples, les réponses ne le furent pas et on ne peut pas résumer en quelques lignes les échanges et débats qui se sont déroulés au sein du groupe de travail. L’enfant n’est pas un être complètement influençable et son comportement change avec l’âge. Petit, il est dans l’imitation des parents, des proches. Puis, il commence à entendre et des mots peuvent le toucher. Il est à ce stade plus sensible aux émotions et peu sensible aux situations. Enfin, adolescent sa compréhension est complète, il est donc de fait plus réceptif aux contenus, et dans ce cas capable d’être plus sujet à cette influence.
Mais, il a bien été précisé deux éléments qui sont à garder en tête. D’une part, l’enfant n’est pas un être niais qui goberait tout sans comprendre ni jamais réfléchir et, d’autre part, la représentation de situations à risque zéro n’existe absolument pas.

Notre analyse de la recommandation s’est donc appuyée sur ces deux éléments, les avis d’experts et, en plus, un regard sur les lois qui ont évolué depuis sa rédaction initiale. Sur la base de l’avis que le CPP va proposer, le travail de réécriture qui s’ensuivra sera sans aucun doute très lourd et important pour ceux qui s’y attèleront, même si d’aucuns, qui croient que tout doit être écrit, précisé et même interdit, le jugeront encore trop superficiel. Concrètement, voici ce que l’on peut retenir de l’avis du CPP.

D’une part, il faut améliorer la rédaction pour rendre le travail de communication et d’application plus facile.

D’autre part, le CPP encourage les professionnels à réactualiser leur compréhension des textes réglementaires applicables à certains produits et équipements en fonction de l’activité présentée pour ne pas omettre les éléments de protection qui existent (casque, gants…). L’utilisation ou la manipulation de certains produits dangereux n’est jamais anodine !

Pour les comportements à risques, si la règle de bon sens veut qu’ils ne soient jamais montrés dans une publicité, il est toutefois admis qu’ils peuvent avoir leur place à condition que ce soit clairement pointé comme un comportement à risque et que le fait de les montrer ait un sens fort, comme par exemple, dans le cas des campagnes de prévention, pour illustrer certaines grandes causes nationales, pour promouvoir des actions d’associations….

Un gros chantier pour permettre de donner aux professionnels un outil de travail adapté et donc aux consommateurs une publicité encore plus responsable dans un domaine important et conséquent !

Consultez l’Avis du CPP relatif à la Recommandation « Sécurité » de l’ARPP.

Paris, le 18 mars 2016